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1/2 de Finale du Championnat de la France - Honneur
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Tous ceux qui se sont frottés à la grande compétition nationale le savent, le rugby, lors des phases finales jouées sur un match couperet est, parmi tous les sports, l'un des plus anxiogènes.
C'est le lot commun à toutes les équipes car elles savent bien que la tête de l'une d'elle n'échappera pas à la terrifiante rencontre de la lame avec le billot.
Un Arcachon-Leucate peut se traduire par la rencontre entre les géants de I'Atiantique et les monstres du Loch Ness méditerranéen au sommet des Pyrénées, sous le soleil du Midi de Moissac, pour un combat de génération pas piqué des hannetons.
Brillant face à Cénac, dimanche dernier, Arcachon, créé en 1953 et enrichi d'une longue et belle histoire écrite sur les bords de l'inégalable beauté de l'immense Bassin girondin, s'offre la première demi-finale d'une épreuve majeure du calendrier hexagonal.
Sous-estimant la performance, on pourrait ergoter sur l'apparent boulevard ainsi ouvert, oubliant que se cachaient sur cette autoroute quelques terriens pur jus comme Eauze, Objat ou Masseube.
Ou l'on pourrait méditer sur les facéties d'un destin : n'ont-ils pas connus, au cours de la saison qui s'achève les affres de la descente aux enfers des séries territoriales ?
« On s'est retroussé les manches pour ensuite travailler sans faiblir.
La remontée en Fédérale 3 était à ce prix » confesse le co-président Jean-Claude Sausse.
Normand d'origine, le robuste pilier arcachonnais, face auquel il est difficile de faire le trou, est heureux d'avoir pleinement contribuer au retour de son club, champion de la Côte d'Argent en titre dans le giron divisionnaire.
Et plus si affinités...
« A chaque jour suffit sa peine. On se fait plisir. Rien ne presse. On est pas bien là en demie ? histoire de continuer à déguster la saison » raconte le badin co-entraîneur Laurent Subreville.
Déconcertant.
Cela rappelle Winston Churchill qui a dit une fois que lorsqu'il prenait le train, il n'arrivait « ni à l'heure, ni après, mais exactement à l'heure : pour laisser une chance au train ! »
Ce flegme tout britannique, caustique, humoristique semble bien avoir pris pignon sur rue dans les allées de Matéo-Petit.
Un point crucial demeure : comment s'engager tout en affichant un certain détachement ?
En observant attentivement le visage des Couloudou, Sausse, Gaillard, Ibarola, Genibrel. De Almeida et autres Laboual aux instants délicats, ont croit déceler, sous le masque déterminé des guerriers, un calme surprenant.
Quatre vingt minutes !
C'est le temps d'une partie de rugby mais également celui qu'il faut compter (au moins en cas d'égalité) pour accéder à une finale du championnat de France.
Un moment fort que le capitaine d'Arcachon, Joseph Ibarola, appréhende avec sérénité et sérieux.
Le troisième ligne arcachonnais n'en n'est pas à son premier coup d'essai en la matière.
Il a en effet joué (et perdu) une demi-finale en junior Reichel avec Bègles face à Nimes puis un peu plus tard avec La Teste et aussi avec une sélection du comité de Côte d'Argent.
Cette fois il avait pu savourer un titre national avec le groupe girondin.
« C'est une belle satisfaction d'en être là soulignet-il car peu importe le niveau, participer à un dernier carré du championnat de France c'est toujours formidable. »
Pour ma part, à 33 ans, c'est d'autant plus important que ce sera certainement le temps de raccrocher les crampons après, j'espère, l'ultime rendez-vous le 17 Juin.
Mais Joseph Ibarola le sait bien, il faut d'abord s'imposer devant une équipe de Leucate qui a la réputation de ne rien lâcher.
« Il faut rester très concentré et prendre au sérieux l'adversaire.
Je pense que la partie sera rude, à nous de montrer que l'on n'est pas là par hasard.
Car aller en finale, ce serait une belle récompense pour tous mais aussi pour les jeunes d'un groupe dans lequel a régné une super ambiance.
Pour moi ce sera dans tous les cas une saison pleine, au niveau sportif certes mais également humain. »
Le groupe : Subreville, Sausse, Gaillard, Briones, Mayonnade, Dalhiès, Hemon, Couradjut, Barillon, Dubourg, Boisserie, De Almeida, Huveteau, Ibarola, Labarthe, Laboual, Ducout, Moretto, Couloudou, Caillat, Desgraves, Boehm, Abadie.
Date de la rencontre :
Dimanche 10 Juin 2007 à 15h30
Lieu : Stade Municipal des Sports
Avenue du Sarlac
82200 - MOISSAC
Arbitre de champ : Mr Marchat Cédric.
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Résultats
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Lieu : Moissac - Stade Municipal des Sports
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Temps : Chaud
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Terrain : Bon
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Spectateurs : 350
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Arbitre de champ : Mr Marchat Cédric (Midi-Pyrénées)
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Mi-temps : 10 - 9
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Arcachon :
2 Essais : Boisserie (22ème, 80ème+2);
2 Transformations : Laboual (22ème), Barillon (80ème+2);
4 Pénalités : Laboual (15ème), Barillon (54, 57, 80èmes);
1 Drop de Laboual (71ème).
L'équipe : Boisserie - De Almeida, Caillat, Couloudou, Labarthe(o), Laboual (o), Ducout (m), Ibarola (cap), Moretto, Huveteau, Subreville, Desgraves, Sausse, Gaillard, Boehm.
Sont entrés en jeu : Briones, Mayonnade, Dalhiès, Hemon, Held, Barillon, Abadie.
Leucate :
1 Essai : Brull (45ème);
1 Transformation : Laboual (45ème);
3 Pénalités : Adria (4, 12, 29èmes).
L'équipe : Solé, Gelis, Huertas, Toulze, Loubié, Adria (o), Belmonte (m) (cap), Laurence, Jaavuo, Guichard, Sallan, Palet, Pascual, Pujolle, Bigou.
Sont entrés en jeu : Brull, Pastoretto, Rabier, Navarro, Fabre, Beziat, Nicol.
Carton blanc : Solé (56ème).
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Bien sûr, il s'est passé des choses.
Oui, cette fin d'après-midi au bord des eaux du Tarn qui paisiblement arrose et fertilise les fabuleux rangs de vignes de Moissac sous le soleil très haut du Midi, fut propre, agréable et animée.
Pourtant, il faut l'avouer, malgré toute leur bonne volonté, les têtes d'affiche du Languedoc, n'ont pas réussi à éclipser cette indéracinable envie des Arcachonnais de penser aux lendemains et à une finale qui, depuis Mimizan face à Eauze, ne cesse de leur tendre les bras.
Ce clinquant 29-16 a définitivement ouvert aux inspirateurs venus des eaux bleues de l'Atlantique, les portes d'une autre dimension.
Les Girondins voulaient prouver d'entrée qu'ils étaient des artisans et épris de travail bien fait.
De longues et dures séances dedans ou autour de la maison du ballon étaient toutefois interrompues par quelques apparitions de la prolifique botte du Leucatois Adria, très en verve (0-6, 12ème).
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Mais décidément, les Arcachonnais aiment marquer les esprits, surtout ceux de leurs rivaux.
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Ainsi, une 89 d'école au sortir d'une mêlée ordonnée dans les 22 mètres des Languedociens décalait imparablement Boisserie pour la pause de la première banderilie colorée au pied par Laboual : 10-6 (22ème).
Le sombre scénario prenait donc forme pour les ostréiculteurs de l'étang de Leucate, au fil d'une aprèsmidi marquée par le double sceau de la sportivité et de la générosité dans la moiteur de Moissac.
Car, il faut bien l'avouer, ce diable de génie de Boisserie leur aura concocté un plat fatal au final.
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Alors que les Audois, menés 22-16 à la 80ème s'accrochaient bec et ongles aux cinq minutes supplémentaires décrétées par le référé, relançant tous les ballons, l'arrière du Bassin, cantonné dans son camp, surgissait et interceptait un ballon en or pour le déposer sans véritable opposition 70 mètres plus loin, au pied des poteaux des Languedociens (29-16, 80ème+2).
Le songe leucatois était réduit en cendres.
Le rêve de disputer la finale basculait irrémédiablement dans les eaux bleues du Bassin girondin.
Jusque-là, pourtant, les Arcachonnais ont dû puiser très loin et très fort dans leurs ressources physiques et mentales.
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En effet, au retour des agrumes (10-6,40ème), Arcachon subissait les assauts vigoureux déterminés et brûlants des Audois et voyait Brull se faufiler derrière le regroupement pour inscrire l'essai transformé par Adria (10-16, 45ème).
Un essai malin comme un neuf !
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C'est alors que des puissants « Arcachon ! Arcachon ! » montaient de la tribune.
Le coentraîneur Genibrel tentait un coaching particulièrement adroit en injectant du sang frais avec Mayonnade, Held, Abadie, Briones, Hemon et Barillon.
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Un carton blanc infligé au superbe arrière méditerranéen Solé semblait annoncer le tournant du match.
D'autant plus qu'au niveau du paquet, certains éléments de Leucate affichaient des rictus préoccupants.
Pis encore.
Les fécondes bottes de Barillon et Laboual trouvaient le milieu des barres (22-16, 80ème).
Les cinq dernières minutes de la partie accordées par l'impeccable M. Marchat allaient être jouées à fond par les Languedociens, brillamment.
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C'était le moment aussi choisi par Boisserie depuis le fond du Bassin et déjà la tête et les crampons en finale, d'inviter les Leucatois de Solé, Adria et Laurence à manger l'huître à la grimace.
Les propos de Bertrand Boisserie, arrière du S.A.A et auteur des 2 essais arcachonnais :
« On avait en face une bien belle équipe.
On s'est accroché, on est resté très solidaires en défense et, surtout, les avants ont effectué un gros travail de sape.
En fait, tout peut se résumer dans le grand coeur qui bat au sein du groupe. »
Les propos de Laurent Subreville, coentraîneur-joueur du S.A.A à l'issue de cette rencontre :
« Dans ma carrière de joueur, je n'ai pu disputer qu'une finale et je l'ai perdue.
II faut donc reprendre les esprits, garder la tête froide, tout en se disant que dimanche prochain, c'est le plus gros match de la saison qui nous attend.
Et celui-là, j'ai une folle envie de le gagner. »
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